Né en 1955 à Kobé au Japon, Kiyoshi Kurosawa fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes japonais issue de « l’école Super 8 » – avec Hideo Nakata ou Shinya Tsukamoto – qui a succédé à la « Nouvelle Vague japonaise » des années 1960 et 1970 – avec Shohei Imamura et Nagisa Oshima. Étudiant en sociologie à l’université Rikkyô de Tokyo, influencé par le cinéma de genre hollywoodien des années 1970, il réalise en 1980 le moyen métrage Vertigo College, récompensé au PIA Film Festival de Tokyo. Il travaille par la suite comme assistant des réalisateurs Kazuhiko Hasegawa et Shinji Sômai.
En 1983, il se fait embaucher au studio de la Nikkatsu et réalise son premier long métrage, le sulfureux Kandagawa Wars, puis signe The Excitement of the Do-Re-Mi-Fa Girl, mais la Nikkatsu décide de ne pas distribuer le film en salles. Âgé de trente ans, il retourne à l’université Rikkyô en tant que professeur et influencera à son tour de futurs cinéastes japonais comme Takashi Shimizu (The Grudge, 2004) ou Shinji Aoyama (Eureka, 2000).
En 1988, Kiyoshi Kurosawa reprend le chemin des plateaux de tournage avec le thriller fantastique Sweet Home, puis se tourne vers la télévision et signe avec succès les six épisodes de la série japonaise Suit Yourself or Shoot Yourself. En 1997, il réalise le film policier Cure, présenté aux festivals de Tokyo et de Yokohama où le cinéaste reçoit le Prix du meilleur réalisateur.
Ses films suivants sont présentés et récompensés dans les festivals du monde entier : License to Live au Festival de Berlin 1998, Charisma à la Quinzaine des Réalisateurs 1999, Vaines Illusions au Festival de Venise 1999, Kaïro dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2001 et lauréat du Prix de la critique, Jellyfish en Compétition au Festival de Cannes 2003, Doppelgänger en Ouverture du Festival de Busan, Rétribution au Festival de Venise 2006, Tokyo Sonata à Un Certain Regard 2008 et à nouveau lauréat du Prix du jury…
En 2012, Kiyoshi Kurosawa écrit et réalise tous les épisodes de la série policière japonaise Shokuzai qui sortira en salles dans de nombreux pays, dont la France, et dans laquelle quatre fillettes sont témoins du meurtre de l’une de leur camarade de classe. Il signe l’année suivante le film de science-fiction Real, puis le film de fantômes, un des thèmes chers au réalisateur, Vers l’autre rive, présenté à Un Certain Regard en 2015 où il remporte le Prix de la mise en scène.
Après Creepy et Le Secret de la chambre noire l’année suivante, deux films d’enquête mystérieuse dont le second est tourné en France, le cinéaste s’intéresse cette fois aux fantômes des crimes de guerre au Japon au travers d’un récit d’espionnage avec Les Amants sacrifiés, Lion d’argent au Festival de Venise 2020. Deux de ses nouveaux films seront cette année sur les écrans français : La Voix du Serpent et Cloud, représentant du Japon cette année à l’Oscar du meilleur film international et présenté cette année à Reims Polar.